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Le monde d’après existe déjà

 Le monde d’après existe déjà

À partir du 15/08/2020


Faisons le point sur le monde d’après dont tout le monde parle depuis la crise du Covid-19.

Fortes de leurs pratiques et de leurs vertus sociétales, les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) ont une petite idée sur la question et vont faire entendre leur voix.

Par Christophe Polaszek



Confinement : où l'on découvre qu'un système soi-disant impossible à freiner peut être suspendu partout sur la planète. Et si...?




En quelques jours, l’impensable est arrivé. Notre monde globalisé, interdépendant, qui semblait voué à courir pour ne pas tomber, a dû s’arrêter subitement. Aussitôt, de nombreuses voix se sont élevées pour, chacune à sa façon, dire la même chose : la crise du Covid-19 offre une parenthèse inattendue pour commencer à changer l’économie « conventionnelle ».



« La preuve est faite qu’il est possible, en quelques semaines, de suspendre partout dans le monde, et au même moment un système dont on nous disait jusqu’ici qu’il était impossible à ralentir ou à rediriger »

Bruno Latour dans la revue en ligne AOC (Analyse, opinion, critique).


D'une crise à l'autre

Tout s’est arrêté, ou presque, sauf pour quelques-uns dont les soignants constamment debout afin que le nouveau coronavirus ne vienne pas arrêter la vie. Cette crise sanitaire débouche désormais sur une crise économique mondiale. Selon les prévisions publiées en mai par la Commission européenne, le PIB de la France devrait reculer de 8 % en 2020. Faut-il s’inquiéter ? 

« De toute évidence, les inégalités vont s’accentuer », prévient Dominique Bourg, professeur de philosophie politique environnementale à l’Université de Lausanne. Mais la situation peut être vue différemment. « Depuis plus d’un demi-siècle, on nous dit que notre système n’est pas durable. C’est logique qu’il s’effondre. Comment voulez-vous dire d’un côté, ce n’est pas durable, et de l’autre, il va se maintenir à l’infini ? »
  
Et le coauteur du livre Retour sur Terre, 35 propositions (Éd. PUF, juin 2020) de nous pousser à redéfinir nos priorités, nous interroger sur l’utilité et la reconnaissance sociales. Et de nous préparer à d’autres bouleversements d’ampleur : ceux consécutifs aux crises climatiques, inévitables…

Dans ce sombre tableau où l’inconnu prévaut, où les tensions sont légion, où les failles du système se creusent, s’affirment aussi des attitudes positives, des prises de conscience. Selon un sondage publié par le quotidien Libération le 31 mars dernier, 69 % des Français veulent « ralentir le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité », 88 % réclament un « accès à l’eau et à un air de qualité » et 76 % à la « biodiversité ».





Une économie de proximité

Parmi les alternatives concrètes et réplicables, celles de l’économie sociale et solidaire (ESS) offrent des perspectives réjouissantes. Ce mouvement rassemble une multitude d’acteurs : des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap) aux mutuelles de santé, en passant par les fondations, les coopératives comme Biocoop ou encore les entreprises d’insertion par l’activité économique… Très diverses, toutes ces structures ont cependant un point commun : elles placent l’humain au cœur de leur projet.



« Certaines [structures] sont en première ligne, dans le médico-social ou l’agriculture, et rendent chaque jour des services d’intérêt général, un groupe de réflexion dédié à l’économie sociale et solidaire »

Hugues Sibille, président du Labo de l’ESS


« Face à la crise du Covid-19, on l’a vu, de nouveaux collectifs de solidarité se sont multipliés pour protéger et accompagner les plus vulnérables. » Un exemple parmi des milliers. Alors que l’industrie textile a été massivement délitée par la loi du marché, partout, des petites mains cousent des masques dans des ateliers, capables de produire et de lancer à l’échelle d’un territoire une fabrication solidaire pour la population locale. Cet élan sera-t-il le prélude d’une forme de renaissance professionnelle du secteur ?

« Pourquoi pas ? L’ESS est une réalité porteuse de promesses, reprend Hugues Sibille. Elle ne cesse d’innover : nouvelles formes d’emploi, agroécologie, mobilité partagée, transition énergétique citoyenne, habitat participatif, coopératives de distribution, finance solidaire… Il faut maintenant faire système de toutes ces initiatives ! »






L'ESS, UN AUTRE PROFIT

Les entreprises de l’économie sociale et solidaire (associations, fondations, mutuelles, coopératives, mais aussi certaines entreprises commerciales) concilient utilité sociale et efficacité économique. Leur objectif final n’est pas de réaliser des profits pour des actionnaires, mais d’utiliser les gains pour leur permettre de se développer dans la durée.

Elles représentent 10 % du PIB – deux fois plus que le secteur de la finance – et près de 2,4 millions d’emplois.




Des solutions concrètes

Biocoop apporte sa contribution à ce monde, c’est même son projet. Depuis ses origines, le réseau explore des alternatives, prend des risques non dictés par la rentabilité mais liés au volet sociétal et politique de l’ESS. Les magasins s’impliquent localement pour valoriser la production bio, ils aident les agriculteurs à monter ou faire revivre des ateliers de transformation, contractualisent et planifient.

On les retrouve dans des partenariats avec des structures d’insertion, soutenant des épiceries sociales et solidaires... « C’est un combat de fond de tous les instants », souligne Benoît Delmotte, membre du comité ESS de Biocoop. À la tête de deux magasins Biocoop dans les Yvelines, il se félicite que les circuits courts dans l’alimentaire tiennent lieu de « refuge » pour les consommateurs.
  
« Il faut avancer, sortir de nos murs, se relier à tous les autres acteurs de l’ESS pour porter notre modèle et accompagner la prise de conscience collective qui fleurit déjà chez nombre de citoyens », conclut-il. « Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci », écrivait Paul Éluard. Sommes-nous prêts collectivement et individuellement à l’encourager… avant que la parenthèse ne se ferme ? C’est toute la question.



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